Là où j'ai lâché sa main [PV Calypso]

Tout avait commencé ce matin, Shiru avait fait un terrible cauchemard, elle avait revu le moment où elle avait lâché la main de son petit frère. Réveillée en sursaut, ce cauchemard l'avait tourmenté toute la journée. Alors, une demi-heure avant le couché du soleil, la jeune fille se changea, enfila la robe qu'elle portait le jour où elle avait perdu son frère: une robe bleu nuit qui lui arrivait aux niveau du genou à laquelle était attachée une large ruban blanc en guise de ceinture et un ruban plus fin au niveau du col. Elle enfila la première paire de chaussure qu'elle trouva et partie pour la forêt, ses cheveux bruns clairs rebondissaient sur ses épaules, poussés par une légère brise, elle ne les avait pas attachés se soir là, elle était exactement comme le jour où elle avait perdu son frère dans la forêt. Marchant rapidement, elle crisa beaucoup de monde sur le chemin, des gens qui rentraient chez eux ou d'autres qui se rendaient à quelque fête. Shiru avait un air décidé mais dans son coeur elle pleurait. Bientôt, elle pénétra dans la forêt, comme elle était sombre, l'air y semblait plus frais. L'ambiance était à en glacer le sang, Shiru marcha timidement, elle tremblait légèrement. Encore quelque minute de marche et elle se trouva à l'endroit où elle s'était aperçu que Tadao ne la suivait plus, quelques pas encore et la voilà à l'endroit présumé où elle avait lâché sa main. Une larme coula sur le visage de la jeune fille au visage de poupée, ses yeux prunes s'emplirent d'eau. Shiru décida de chanter la chanson préférée de son frère, dans l'espoir qu'il entende son appel ou simplement qu'il ressente qu'elle pense à elle, mais sa voix couverte par les larmes était tellement moins belle qu'à son habitude, quand Shiru s'en rendit compte, elle se laissa tomber sur un rocher et ne bougea pas. Elle essuya ses yeux, s'apprêta à rentrer chez elle quand elle sentit qu'elle n'était pas seule, était-ce Tadao? Non, ce n'était pas son frère mais qui était-ce?

Rouge sang...

C'était le seul souvenir du rêve, enfin du cauchemar qui avait hanté Calypso pendant la nuit, elle s'était réveillée à l'aurore et avait regardé le temps par la fenêtre de sa chambre au pensionnat, la barque de Rê n'était pas encore montée dans le ciel et ne semblait pas vouloir y aller non plus, des nuages gris et sombres s'amusaient à cacher le ciel bleu, éliminant la moindre parcelle de gaieté dans l'immensité du ciel.

L'esprit soupira, prit une chemise blanche et une jupe noire et s'habilla rapidement, elle prit le temps de se démêler les cheveux et de mettre ses bijoux, quand elle se dit qu'elle était présentable pour le monde extérieur, elle sortit sans verrouiller sa chambre, la logique voulait qu'elle se fasse cambrioler mais l'esprit savait que personne ne lui prendrait rien, tout ce qu'elle touchait devenait impur, enfin c'était ce que lui avait dit un garçon quand elle était petite.

S'arrachant à ses souvenirs des plus déplaisants, elle repensa à cette étrange rêve, quand elle essayait d'y repenser, une image de médaillon prenait place dans sa tête, il était rouge sang et dessus il y avait un "T" mais c'était tout ce que l'esprit se rappelait.

Calypso se maudit d'être aussi tête en l'air, de ne pas pouvoir ce rappeler un misérable film de son inconscient, c'était la honte pour un esprit, si cela se trouve c'était important, voir capital, une personne était peut-être en danger ! Et elle, pauvre fille ne se souvenait de rien, ou presque... Son pas prit une allure vive, elle se retrouva bientôt dans une forêt, qui lui était inconnue, l'ambiance était sombre, le noir enveloppait les arbre, étouffant leurs pauvres feuilles qui ne demandaient qu'à vivre un peu plus, les fleurs n'étaient pas ouvertes en plein, comme si elle avait peur de cette aura obscure. Plus loin, une personne était assise sur un rocher, et pleurait.

La sensation d'un poignard qui s'abat violemment sur un bras envahit Calypso, d'instinct elle sut que cette jeune fille avait besoin d'aide, moralement ou physiquement peu lui importait, il fallait qu'elle soulage sa conscience sinon le poignard viendra s'abattre sur la pauvre esprit de plus en plus souvent jusqu'à ce que la douleur devienne insupportable et ne l'achève... Caly' s'avança vers l'inconnue, qui était une jeune fille aux visage doux mais ravagé par la tristesse et le désespoir.

-Bonjour... dit simplement l'esprit, ne sachant que dire d'autre.

» Calypso